dimanche 17 mai 2009

LE MOT DE JEROME GARCIN

 
Le Nouvel Observateur
Novembre 2006  



"C'est d'ailleurs une metteuse en scène de 34 ans, Laurence Arpi, qui a choisi de ressusciter à Saint Hilaire de Riez, soixante ans après sa rédaction, l'unique pièce de Julien Gracq, "Le Roi Pêcheur". Et le plus beau voyez vous, c'est qu'il a proposé des coupes dans un texte qu'il juge aujourd'hui trop "verbeux" et même d'enlever certains de ses personnages. Devant la jeune femme, le magistral écrivain des fééries, le géographe de l'imaginaire, le magicien des mots, le dernier de nos grands stylistes, a plaidé pour la simplicité de la scénographie et l'humilité des mots. Et c'est ainsi que Gracq est grand". 

vendredi 15 mai 2009

CHARLES REALE incarne le roi pêcheur en 2009

"A Charles Reale qui a fait vivre avec tant de "présence" le rôle d'Amfortas, avec ma reconnaissance et mon bon souvenir." Julien GRACQ - le 25 mai 2007.
Charles Reale reçoit le 22 juin 2008 le Prix "COUP DE COEUR 2008"
de l'ACADEMIE CHARLES CROS
pour son interprétation des "Forceurs de blocus" de Jules Vernes.

LE ROI PÊCHEUR VERSION COMPLETE à Olivet














Catherine Soullie
Adjointe au Maire à la Culture d'Olivet

"Avant-hier soir, je ne pensais pas que le texte de Gracq si dense et puissant, puisse devenir fluide sans perdre une once de matière. La mise en scène  structurée et ciselée, toute à la fois audacieuse et respectueuse du cadre, renforce la dimension universelle de cette pièce. Merci à Laurence Arpi pour cette parenthèse "extra ordinaire", il y a comme cela des moments de grâce, la magie du Graal était présente malgré la pluie incessante. Bravo aux comédiens : ils nous ont fait quitter à regret la forêt de Montsalvage. "Il y a derrière chaque acte un sillage" nul doute que cette trace ira en s'élargissant."

Christine Le Ligné
Directrice des Affaires Culturelles
de la ville d'Olivet

"Malgré des conditions météorologiques désatreuses, je tenais à vous confirmer que les spectateurs olivetains ont assisté avec un réel plaisir  à l'intégralité de la pièce, subjugués par la mise en scène de Laurence Arpi à la fois dynamique, résolument contemporaine et si empreinte de respect pour l'oeuvre de Julien Gracq. Grâce à ce magnifique travail théâtral et à la qualité d'interprétation des acteurs, nous savons aujourd'hui qu'il est possible de proposer un spectacle vivant, accessible au grand public abordant un grand texte réputé difficile... Faire partager au travers d'un spectacle, le thème des valeurs humaines, du mystérieux et du symbolisme est une opportunité rare pour les diffuseurs culturels et à ce titre que Laurence Arpi et ses acteurs en soient vivement remerciés."  
photos : Christelle Henry - tout droits réservés. 

Julien GRACQ - l'AUTEUR en savoir plus

Homme secret et rétif aux honneurs, Julien Gracq (1910 – 2007) avait refusé le Prix Goncourt en 1951 pour son chef d’œuvre « Le Rivage des Syrtes ». Il figure parmi les très grands écrivains français, de ceux qui ont apporté un changement significatif dans la littérature et inventé un style. Il est l’auteur de 19 ouvrages nourris de romantisme allemand, de fantastique et de surréalisme. Julien Gracq écrit une seule pièce de théâtre en 1948,  inspirée par le Parsifal de Wagner : Le Roi Pêcheur, réécriture contemporaine du mythe du Graal, dont il n’accorde  pas ou très peu les droits de mise en scène. Il les confie à Laurence Arpi en 2002 qui adapte la pièce et la crée avec 13 comédiens en décembre 2006.  Cette lecture - spectacle, très théâtrale, est une étape de la reprise de la pièce avec les 13 acteurs dans le cadre du projet d'Hommage à Julien Gracq pour le centenaire de sa naissance en 2010. 
Pour tout savoir sur Julien Gracq visitez le site de son éditeur :  
 

jeudi 14 mai 2009

L'EQUIPE DU ROI PÊCHEUR



Amfortas : Charles Reale


Kundry : Leticia Gutierrez
Clingsor : Denis Matthieu
Trevrizent: Michel Grand
Kaylet : Eric Martin

Bohort : Roger Delogne
Gurnemanz : Jean-Christophe Cornier
Ilinot : Ghislain Foulon

Les suivantes :
Gertrude : Valentine Bureau
Mahaud : Aurore Stanek
Kunivar : Carine N'jyia
Isabeau : Virginie Castelli
Les serviteurs : les mêmes

Costumes : Cécile Recoquillon
Musique : Jean-Christophe Cornier
Adaptation - Mise en scène : Laurence Arpi
Photos : Christelle Henry - tout droits réservés.

LE TRAVAIL de l'ACTEUR : la VIE AVANT TOUT

Les acteurs du Roi Pêcheur ont tous des parcours très divers. Séparés par les générations et les écoles ils se sont retrouvés au sein de l'équipe de la pièce après une série d'audition sous forme de mini-séances de travail. Ils ont ensuite partagé plusieurs sessions de 2 à 10 jours avec avant tout un important travail d'entraînement à partir du corps. Non pas à la manière des gymnastes ou des danseurs, mais au service de l'interprétation du texte : le corps et la voix comme pont vers l'unité de l'interprète et la porte vers des niveaux intérieurs profonds d'interprétation. En cela le travail de l'acteur, sa préparation, sont en adéquation avec les personnages du Roi Pêcheur : archétypaux, mythiques, et en même temps très humains et concrets. La réalité physique habitée par le mystère de la Vie en mouvement : pas de psychologie, un être nu dont la résonnance dans l'espace le dépasse au delà de sa propre perception, voilà le type de jeu recherché. Ce travail se situe - avec toute la modestie à garder par rapport aux grands maîtres- dans la lignée d'Artaud ou de Grotowski et leur recherche d'absolu, le corps comme transparence ouverte sur la vision de l'âme humaine. Le thème de la pièce touche au sacré, à la rédemption, à la souffrance et à l'espoir : Julien Gracq confiait que le mieux placé pour jouer Amfortas Le Roi Pêcheur, aurait été Antonin Artaud lui même.
"L'acteur ... brutalise les formes, mais derrière ces formes et par leur destruction, il rejoint ce qui survit aux formes et produit leur continuation ... Le théâtre... prépare la voie à une autre naissance d'ombres autour desquelles s'agrège le vrai spectacle de la vie"
Antonin Artaud - Le théâtre et son double.

LE ROI PÊCHEUR - nouvelle version solo

Après l'avoir monté avec 13 acteurs en scène et projetant la reprise pour 2010, la comédienne et metteur en scène Laure Lumière (Laurence Arpi) propose aujourd’hui une présentation, seule en scène, de cette œuvre unique. Elle y évoque sa correspondance et ses rencontres avec Julien Gracq ainsi que le parcours de l’adaptation et de la création de la pièce. Elle joue des passages choisis, interprétant tour à tour les différents personnages. Evitant la linéarité, elle s’attache à faire ressortir l’architecture du sens et les enjeux des personnages d’une manière vivante, simple, respectant l’authenticité de sa démarche auprès de l’auteur.

Réécriture contemporaine du mythe du Graal, Le Roi Pêcheur nous plonge dans un univers à la frontière du réel et du symbolique. L’écriture de Gracq, revisitée pour les besoins du théâtre sert une œuvre sans âge dont les échos parviennent aujourd’hui jusqu’à nous : une pièce mythique et atemporelle qui pose la question universelle de la rédemption possible de l’humanité à travers la rencontre de Perceval et du Roi Pêcheur … Un texte actualisé par la Compagnie du 1er vol de l’hirondelle dont l'actualité éclairée et la densité du rythme surprennent ceux qui ont la curiosité de s’y pencher.

Moment très agréable qui donne envie de voir l'intégralité de la pièce."


"Magnifique interprétation qui nous fait pénétrer au cœur du drame humain, qui nous oblige à assumer nos désirs, nos limites sans que la délivrance vienne par un envoyé providentiel."

"Merci pour cette superbe soirée, j'ai découvert Julien Gracq; demain j'achète le roi pêcheur et nous le lirons, nos enfants aussi. "

"Merci pour cette découverte d'une œuvre secrète, et merci surtout pour cette émotion partagée."

"Très belle introduction à la lecture ou à la représentation de la pièce dans son ensemble."
"Bien, vivant, émouvant, cela me donne envie d'aller plus loin."

"Simple lecteur de Julien Gracq, j'ai eu à ce jour deux grands privilèges : rencontrer Julien Gracq quelques semaines avant sa mort et assister ce soir au roi pêcheur admirablement revisité par Laurence Arpi."

photos : Christelle Henry - tout droits réservés.

mercredi 13 mai 2009

Le Roi Pêcheur : un ACTE DE DEMOCRATISATION CULTURELLE





Rendre l'oeuvre de Gracq
vivante et accessible
à tout public :
un pari que l'on croit
perdu d'avance.

par Laurence Arpi
Metteur en Scène

Il me semble qu'aujourd'hui le théâtre a oublié son public et qu'il le paie cher. On accuse la télévision, le changement des moeurs ou les politiques. Certes. Mais il y a aussi ce que le théâtre donne à voir quand il se donne, à qui et comment.

Les salles ne veulent plus de texte et préfèrent les spectacles de danse, musique ou cirque nouveau. Leur proportion a explosé dans les programmations et les directeurs de salles sont de plus en plus portés vers ce type d'aventures artistiques, moins risquées semble-t-il, que la mise en scène d'un texte, encore moins d'un texte d'auteur... Lorsque j'essaie de faire comprendre que Le roi pêcheur a été monté avec ce souci permanent d'être un spectacle vivant abordable par tous, je me heurte à l'incrédulité. Gracq? Pour tout public? Vous vous moquez...

C'est qu'en France, qu'on se le dise ou non, le théâtre est et reste avant tout le texte. Certains à qui je soumets la proposition font l'effort malheureux de lire la pièce ... et y croient encore moins : la lectureseule ne permet pas forcément de se représenter l'oeuvre sur scène...

Les visions que m'ont inspirées Montsalvage et ses personnages ne vont pas d'emblée surgir à l'esprit de celui qui se pose en lecteur critique : "Je ne vois pas comment on peut monter cela" a un jour répliqué le Directeur d'une Scène Nationale. Cette remarque n'est évidemment pas seulement imputable au jugement d'un seul homme, mais à tout un environnement et un conditionnement qui amènent à concevoir le théâtre comme un acte cérébral avant tout.

Or, de par mon parcours hors de France justement, et le choix que j'ai fait de privilégier l'approche par le corps du travail de l'acteur, je m'attache toujours et en priorité à amener à des niveaux d'énergie et de vitalité toute scène quel qu'en soit l'auteur : c'est l'acteur alors qui est maître du terrain et le théâtre n'est pas seulement les mots qu'il prononce mais ce que dit toute sa chair vibrante, le son de sa voix, son geste, son rapport à l'espace qu'il emplit de l'émotion, sa relation au partenaire... tout ce qui est l'impalpable du théâtre mais qui en fait l'art le plus proche de la vie, captive, intéresse, touche, éveille le public et l'aide à comprendre le propos. Comprendre : "prendre avec", voilà ce que je demande aux acteurs : prendre avec eux celui qui assiste et l'emmener dans le voyage.

Le royaume mythique créé par Gracq, ses personnages archétypaux se prêtent à merveille à ce rapport sensuel et métaphysique à l'autre : le merveilleux devient concret. Si un spectateur ne décrypte pas forcément l'ensemble des mots prononcés, il va sentir et recevoir le drame de la pièce par d'autres "canaux" qui ne sont pas ceux de son intellect. L'inconscient est à l'oeuvre, le non dit, l'invisible.

Lors d'une répétition en extérieur à St Germain-les-Arpajon, banlieue parisienne, je vois approcher un groupe de cinq jeunes de la "zone" qui jouxte le parc où nous travaillons. Ils "sèchent" probablement leurs cours cet après midi-là, d'aspect peu engageant, il s'approchent goguenards et je les entends dire : "Viens on va les faire ch... " et autres quolibets de bienvenue. Je ne bronche pas et reste centrée sur les 3 acteurs en jeu dans la barque: Première rencontre dans les bois entre Amfortas et Perceval, avec le fou du roi en plus et 2 serviteurs à la rame. Les cinq jeunes s'arrêtent, j'évite de me retourner. Et le miracle alors a lieu : ils écoutent. Une minute, deux minutes... le premier s'assoit, bientôt imité, un à un, par les autres. Ils resteront une heure et demie en silence à regarder la scène reprise, et encore reprise, et encore... A la fin de la répétition, je leur parle un peu. Ils font le lien avec la table ronde et le roi Arthur, ils ont entendu parler de cela. Ils nous aideront à ranger le matériel. Je suis profondément touchée. J'aime bien ces enfants-là, ceux qui parlent en disant "je kiffe m'dame, je kiffe". Mais qu'est-ce qu'il a donc "kiffé"? Je m'interroge. Sans doute l'identification à Perceval qui a 16 ans, leur âge et qui plein du désir de vivre et en quête d'absolu se heurte au fantôme noir d'une ancienne génération qui lui barre le passage et lui "embrouille la tête" en augurant de lendemains les plus durs... Je ne pense pas que jamais le professeur de français de ces jeunes aurait cru qu'ils puissent assister avec intérêt à un texte de Julien Gracq et les emmener voir une représentation. Si je lui racontais, peut-être ne me croirait-il même pas.

Le théâtre incarné dépasse les mots par la vie qui les cerne. Alors peut avoir lieu son effet magique. Sans doute les créateurs de ces dernières années se sont penchés, passionnément et avec intérêt, sur des questions d'esthétique du verbe... et la tradition française a oublié, pour ne pas dire entièrement nié, l'apport de ceux qui ont dans d'autres pays apporté toute la démesure de l'entraînement physique et vocal de l'acteur comme la base d'un spectacle vivant et universel.

En France, pays des catégories par excellence, on a laissé cela à la danse, au mime, aux formes de théâtre dites "gestuelles" ... privant par là même le théâtre d'une source de renaissance perpétuelle et de la garantie de ne pas tomber dans ce qu'il est encore trop : un art des mots qui reste centré sur lui-même avec narcissisme, entre spécialistes. Alors on essaie de compenser ce manque de vitalité par les moyens techniques toujours plus sophistiqués (éclairages, sons et autres effets) ou la pluridisciplinarité, qui permet de mettre de la vidéo ou des danseurs sur scène ou des acrobates avec les comédiens. Sans doute cela peut donner lieu à des spectacles parfois réussis mais l'addition de disciplines différenciées sur une même scène ne résout pas à coup sûr l'équation de la vie sur le plateau : c'est en l'acteur que doit déjà être intégré le danseur. Non comme un collègue qui bouge à coté de lui mais comme son être premier à l'oeuvre, quasi à son insu, avant même qu'il ne parle.

Enfin, j'ai interrogé la facture du spectacle dans son ensemble en fonction de ce but : la représentation publique, et avant tout un public de "non initiés".

Pour ma part, j'aurais pu monter un roi pêcheur avec des acteurs en tenue de travail physique, sans aucun autre décor que celui des corps en action au service du texte en relation à l'espace nu. Mais j'ai préféré amener une couleur, des costumes, des lumières et des ombres chinoises, ou la mise en valeur de sites naturels servant par leur splendeur le côté spectaculaire du mythe. Je l'ai préféré car il me semble que plus que jamais je porte la responsabilité suivante : si un homme ou une femme qui n'a jamais mis les pieds dans un théâtre est amené à voir Le Roi Pêcheur, alors il faut que cela lui donne envie de retourner au théâtre. Cela ne m'empêchera pas de faire toutes les expériences de "laboratoire" dont j'aurais envie pour satisfaire mon désir de recherche. Mais je reste consciente qu'il s'agit là de ma passion de créatrice et pas forcément de ce qui va être le plus judicieux de présenter à l'autre en ces temps où le théâtre doit retrouver sa popularité.

Rendre le théâtre accessible n'est pas seulement une question de prix des places. Et le fait que l'on constate en ce début de XXIème siècle que le public du théâtre est réduit au même 5% de population, cultivée des couches sociales de la moyenne bourgeoisie et des professeurs est lié à la nature même du théâtre en France et aux préjugés qui l'accompagnent. Lorsqu'un élu à la culture (appartenant justement à cette caste-là) me dit "ce texte n'est pas pour la population de ma ville", quelque chose en moi a tendance à se révolter :
Mais je sais surtout que, une fois de plus, c'est par ignorance de la possibilité d'un théâtre plein de vitalité et dépassant largement les mots, que le refus s'impose dans la tête de ce respectable représentant de la pensée dominante.

A qui je pourrais également répondre, en citant Firmin Gémier (1869 - 1933):
"Depuis le 17ème siècle, le théâtre ne s'adresse qu'à une seule classe, c'est un théâtre essentiellement bourgeois. Le propre de l'oeuvre forte, c'est de s'adresser à l'humanité entière. Il n'y a pas de chef-d'oeuvre pour dix personnes et vingt pédants."

Et j'ose affirmer que Le Roi Pêcheur de Julien Gracq dans sa nouvelle adaptation a la puissance de cette oeuvre-là.

LAURENCE ARPI - UN PARCOURS HORS DES SENTIERS BATTUS









De l'art de l'acteur par le travail du corps

à l'approche d'un théâtre universel


Formée à l'école de l'entraînement corps et voix de l'acteur à Berlin et au Danemark (travail d'Eugénio Barba, Carlos Cuava, l'acteur universel, le théâtre multiculturel, théâtre Nô...), au Chemin du Théâtre à Paris (l'unité de l'interprète, l'apport de l'Orient...) et aux Master Classes de l'Atelier de Paris Carolyn Carlson (Yoshito Ohno, Omar Porras ...).

Avec sa compagnie, le théâtre du premier vol de l'hirondelle, créée en 2003 en région parisienne, elle fonde toute sa démarche théâtrale sur le corps et sa poétique comme passerelle vers des niveaux plus profonds d'interprétation et se met à l'épreuve du monologue (Ritsos...). Metteur en scène, elle dirige des formes pluridisciplinaires de spectacles (théâtre hors les murs, formes visuelles et musicales mêlant cirque danse et comédie...).

Elle met en scène son premier grand texte avec Le Roi Pêcheur, dans une vision caractérisée par un aspect très dessiné et pictural de l'espace et une grande exigence d'implication physique totale dans le jeu pour les acteurs.


Travaillant sur tout le territoire français et en Belgique, sa compagnie est désormais implantée en Ardèche Méridionale. Elle enseigne au sein de l'Ecole Départementale de Théâtre du 91, au Théâtre Ecole de Montélimar, au sein de divers stage et de sa propre Ecole des Arts Vivants de la Scène en milieu rural.

Attentive à la rencontre de nouveaux publics pour le théâtre, elle fonde Le théâtre est dans le pré, festival de spectacles vivants en milieu éloignés de l'offre culturelle majoritaire (Pays Mornantais).

LE SENS CONCRET DU MERVEILLEUX

Bertrand Fillaudeau 
Directeur des éditions José CORTI  
(unique éditeur de Julien Gracq 
hors la parution de ses oeuvres à la NRF) 

"Remercions Laurence Arpi d’avoir par sa mise en scène audacieuse, mais respectueuse du sens profond de l’œuvre, rendu évidente la modernité et l’intemporalité de l’incursion de Gracq au théâtre et d’avoir rendu justice à l’un de ses principaux apports : le sens concret du merveilleux. 

L’important dans cette nouvelle mise en scène du Roi Pêcheur, c’est que cette version réécrite dans les années soixante et adaptée aujourd’hui par Laurence Arpi correspond aux besoins impératifs du théâtre. Le texte est plus resserré que le texte original comme si Julien Gracq et Laurence Arpi avaient voulu se garder d’un écueil : «  on emménage pas avec une pièce ; dès que le contact dramatique se relâche, la tension tombe et l’ennui n’est pas loin. » (J. Gracq dans Entretiens avec Jean Roudaut, p94) comme si Gracq prenait acte de son propre constat : «  je ne songeais pas du tout à la représentation en écrivant. » (idem p93). Cette tension, le spectateur la ressent ici puissamment d’autant que grâce à la mise en scène épurée et à ses acteurs, la dimension de « combat » est très perceptible tout au long des échanges entre les personnages ; même s’ils sont avant tout des figures et des symboles ils s’incarnent : c’est ce qui différencie totalement Le Roi Pêcheur du théâtre symboliste de Maeterlinck, dont pourtant il est proche par d’autres aspects. Le jeu d’Amfortas (Charles Reale) qui reste le centre de la pièce tout comme celui de Kundry (Leticia Gutierrez), qui porte les couleurs de l’auteur sont un autre point fort de cette mise en scène, qui met aussi en valeur la dimension mythique préférée par Gracq à la dimension psychologique pour laquelle il a peu de goût."

photo : Christelle Henry - tout droits réservés. 

LE ROI PÊCHEUR VERSION SOLO à Sion l'Océan


Hélène Canu
Directrice de la Médiathèque
Saint Hilaire de Riez

"Le 27 juillet 2008, nous avons eu le plaisir de recevoir Laurence Arpi, à l'occasion de l'anniversaire de Julien Gracq. En une heure et demi elle nous permit de comprendre à la fois, "Le Roi Pêcheur" mais aussi Julien Gracq que l'on découvre tel qu'il est dans chacun de ses écrits.... "


En décembre 2006, la Compagnie du 1er vol de l'hirondelle avait déjà donné à Saint Hilaire de Riez une brillante représentation du Roi Pêcheur avec 13 acteurs suite à une résidence d'artistes. Comment allions nous vivre ce raccourci ?

Dans ce récital, Laurence joue un certain nombre d'extraits décisifs, de moments clés. Elle sait abandonner ce rôle pour redevenir le metteur en scène qui est là pour guider les acteurs en cherchant le sens profond du drame et sut nous montrer en quoi Le roi pêcheur, est une réécriture contemporaine du mythe du Graal. Enfin elle redevint la jeune femme admirative du maître aujourd'hui disparu."

Bruno Bonté
Directeur du Service Culturel
Saint Hilaire de Riez

"Tour de force s'il en est que d'incarner l'ensemble des personnages du Roi Pêcheur ! Laurence Arpi nous livre par cette adaptation une vision dense de l'intrigue de la pièce de Julien Gracq, une réécriture complètement assumée et partagée avec le public qu'elle prend à témoin à travers une véritable prouesse physique, un jeu passionné et captivant."

Livre d'Or 2008 : Le Roi Pêcheur version solo




"Moment très agréable qui donne envie de voir l'intégralité de la pièce."

"Magnifique interprétation qui nous fait pénétrer au cœur du drame humain, qui nous oblige à assumer nos désirs, nos limites sans que la délivrance vienne par un envoyé providentiel."

"Merci pour cette superbe soirée, j'ai découvert Julien Gracq; demain j'achète le roi pêcheur et nous le lirons, nos enfants aussi. "

"Merci pour cette découverte d'une œuvre secrète, et merci surtout pour cette émotion partagée."

"Très belle introduction à la lecture ou à la représentation de la pièce dans son ensemble."
"Bien, vivant, émouvant, cela me donne envie d'aller plus loin."

"Simple lecteur de Julien Gracq, j'ai eu à ce jour deux grands privilèges : rencontrer Julien Gracq quelques semaines avant sa mort et assister ce soir au roi pêcheur admirablement revisité par Laurence Arpi."

(EXTRAITS DU LIVRE D'OR DE LA LECTURE 2008)

photo : Christelle Henry - tout droits réservés.

mardi 12 mai 2009

THEATRE ET PATRIMOINE : Une pièce pour les espaces mythiques et atypiques

A la croisée de notre patrimoine mythique, littéraire et de notre patrimoine naturel et historique, le projet permet de découvrir l’unique pièce de théâtre que Julien Gracq, grand écrivain qui vient de nous quitter, ait écrite

Patrimoine légendaire et mythique :
Le mythe du Graal fait partie des mythes fondateurs de notre culture occidentale. Il s'universalise dans cette nouvelle adaptation.
Patrimoine littéraire : l'oeuvre de Julien Gracq est une oeutvre majeure de notre patrimoine littaraire, "le dernier de nos grands stylistes" qui a changé la vision de l'acte d'écrire au 20ème siècle.
Patrimoine naturel :
Géographe et amoureux des paysages, Gracq décrit la nature et les sensations qu'y érpouve l'être humain. C'est en cohérence complète avec cet aspect e sa personnalité et de son travail, que la mise e nscèen de sa pièce se propose dans des sites naturels liés si à l'eau : rives de fleuve, parc traversé de cours d'eau, marais...
Patrimoine historique :
Les lieux vibrant du lourd silence de l'histoire sont particulièrement en accord avec le thème de l'oeuvre, le mythe du Graal. Châteaux, Abbayes, commanderies templières ...

Des lieux dont le cadre et l’âme sont en accord avec les résonances de l’œuvre.

Interrogeant le spirituel sans tomber dans le mysticisme, cette pièce concerne tout un chacun dans sa quête du sens de l’existence : avec vivacité, humour parfois, scènes chorégraphiées et chants, la mise en scène s’attache à rendre accessible l’œuvre de Gracq à tout public de manière profondément humaniste, universelle et contemporaine.

Ce projet propose de créer un événement inhabituel et artistique d’exception par les cadres envisagés et la démarche : inscrire dans le réel d’aujourd’hui le mythe atemporel.

Quittant les lieux habituels du théâtre, le projet permet aussi à un large public d’avoir accès à une oeuvre théâtrale rare.

Les poètes grecs et la mer

Ritsos - Kavvadias

Interprètes : 
Laurence Arpi  
Gil Delogne (guitare) 

Assise sur la pierre du seuil au crépuscule,  une femme dépeint en images poétiques la vie des épouses de marins. L’habitude à l'absence, le quotidien du foyer vide, l’attente de l'homme dont le destin est soumis au règne de la mer qu’elle conjure en témoignant  pour les générations futures… elle est interrompue quelques fois par l'homme qui évoque dans son journal de bord, la vie des matelots dont la vie se grave dans la tôle des navires. Les compositions originales accompagnent à la guitare les poèmes interprétés de manière théâtrale et vivante. Embarquement immédiat au large de la poésie et de la Méditerranée, pour découvrir l'oeuvre de deux poètes grecs importants du 20ème siècle : 
Les vieilles femmes et la mer de Yannis Ritsos 
Le Quart de Kavvadias. 
Voyage accessible à tous à partir de 14 ans. 
Création : mars 2009
"Lire la poésie, c'est bien. L'écouter et la voir chanter et danser, c'est encore mieux." "J'ai senti les vagues, le vent et le silence de la mer, merci pour ce beau  voyage". Livre d'Or.
photo : Christelle Henry - tout droits réservés. 

Le 1er vol de l'hirondelle en AVIGNON - OFF 2009


La compagnie sera présente du 8 au 22 juillet dans le off d'Avignon, au Chapeau Rouge (nouveau lieu). 

23H00 du 8 au 14 juillet 

20H30 du 15 au 22 juillet 

Théâtre du Chapeau Rouge, rue du Chapeau Rouge. 
Plein tarif : 12€ / Tarif réduit : 5€ / Tarif Pro. : 7€

voir aussi : 


lundi 11 mai 2009

LES DATES DU ROI PÊCHEUR

Version complète (13 acteurs en scène)
Création : Saint Hilaire de Riez 2 décembre 2006
Saint-Germain-lès-Arpajon : Juin 2007
Olivet : 4 septembre 2008

Version Solo (par L. Arpi metteur en scène)
Création : Maison de la Poésie de Namur (Belgique): Mai 2008
Salle du Cinéma de Joyeuse (07) : 12 juin 2008
Chapelle de Sion l'Océan : 27 juillet 2008
Chapelle St Vincent - (69-St Laurent d'Agny) : 8 juillet 2008
Commanderie de Jalès : 8 août 2008
Temple protestant St Ambroix (Gard) : 28 Janvier 2009
Les allumés de la Lanterne - Lyon 1er : 17 au 22 Mars 2009
Etoile Royale - Lyon : 13, 14 et 15 Mai 2009
Avignon off : Chapeau rouge, du 15 au 22 juillet 2009